"Psy" ou "psy" ?

 

C'est un grand pas en avant de prendre la décision de consulter un(e) "psy" et les candidats à l'introspection peuvent se poser la question :

 

"Avec quel psy ai-je vraiment envie de travailler ?"

 

Les différents métiers autour de la psychologie sont bien distincts et dans de nombreux cas, complémentaires : il vous appartient de choisir entre différentes approches, pour apaiser différents maux.

 

Par où commencer ? Par la place de chacun.

 


Le psychologue...

... est diplômé de l'université en psychologie clinique et/ou psychopathologie et formé à comprendre et à évaluer le comportement humain.

 

Sa formation pluridisciplinaire (Diplôme d'Etat en 5 ans) comprend entre autres l'étude du développement de l'enfant, la physiologie du système nerveux, la psychologie sociale, etc.

 

Pour les périodes de changement, les difficultés au quotidien, le psychologue est habilité à pratiquer des tests, d'intelligence ou de personnalité à la demande du patient, mais pas uniquement. Il pose son diagnostic (exemple DSM 5) et oriente le patient vers une prise en charge thérapeutique réfléchie qu'il peut effectuer lui-même ou déléguer tout ou partie à un confrère.

 

Aux carrefours du monde "psy", le psychologue mène donc scientifiquement

une évaluation humaine : sa mission est de mettre en place les moyens d'atteindre un objectif thérapeutique.

 

Il peut donc aussi vous orienter vers un autre praticien en fonction de votre demande : neuropsychologue pour une investigation, psychothérapeute cognitivo-comportementaliste (TCC / ACT / EMDR...) pour une phobie ou divers troubles, psychopraticien pour des problèmes essentiellement relationnels, psychiatre pour une dépression, etc. 

 

Le psychologue travaille souvent à l'hôpital ou en libéral, parfois dans les associations et les entreprises. Il anime généralement des entretiens en face à face (psychothérapie de soutien, TCC ou d'inspiration psychanalytique...) selon son orientation, sa formation, sa propre analyse facultative le cas échéant, et organise au besoin des séances pour les familles, les couples et parfois les groupes.

 

Le psychologue scolaire possède le même titre mais pas la même formation.

 

De nombreuses professions (éducateurs spécialisés, aides-soignants, infirmières, DRH...) suivent également dans leur cursus un module de psychologie appliqué à leur métier.

 

Les "chercheurs en psychologie" (CNRS, Universités...) qui font de la recherche et des expériences dans les laboratoires, ne sont pas habilités à porter le titre de psychologue,

même s'ils sont doctorants.

 

Pour comprendre certains enjeux de la psychologie moderne, c'est par ici :

 

La psychologie : les conditions de la survie

Une conférence de Françoise Parot, professeur émérite d'histoire et d'épistémologie de la psychologie à l'université Sorbonne Paris Descartes.

 

La psychologie française dans l'impasse, du même auteur,

Extrait :

Ce livre part du constat qu’en France la psychologie académique n’est pas parvenue à se conformer aux exigences de scientificité sans se faire annexer autrefois par la physiologie, aujourd’hui par les neurosciences. Quand, à la fin du XIXe siècle, l’idéologie républicaine appelle à des savoirs rendant compte en termes scientifiques des phénomènes humains, une contradiction apparaît : la recherche positiviste des déterminismes de la conduite entre en conflit avec un des fondements d’une République qui doit procéder de l’exercice du libre arbitre ; or celui-ci ne peut être déterminé. C’est au cœur de cette contradiction que le projet d’une étude scientifique de l’individu prend forme.

La psychologie n’a pas élaboré depuis une théorie des processus complexes qui façonnent la trajectoire des individus, des interactions entre les variations infinies de l’environnement et celles de l’état du système organique qui traite ces données extérieures en les interprétant et en les catégorisant. Le dualisme, explicite ou non, de la psychologie française l’a empêchée de concevoir ces deux types de séries causales comme aussi matérielles l’une que l’autre. Que l’environnement humain soit saturé de valeurs, que les interprétations qui en sont élaborées modifient sans cesse l’état de l’individu et donc ses réactions ne devrait pas empêcher la psychologie de se donner pour objet cette complexité et la découverte des lois d’interaction. Or, elle n’aurait pu le faire que sur la base de réflexions épistémiques – jamais menées en son sein – abordant l’évolution individuelle comme globalement aléatoire mais déterminée ponctuellement, comme une historicité individualisante remaniée à chaque instant par le langage et ses interprétations du monde.

Ce livre présente l’histoire de ce problème dans la psychologie française du XXe siècle en se fondant sur les archives de ses principaux acteurs. Si le positiviste Henri Piéron fonde l’Institut de psychologie, dirige comme Pierre Janet une revue de psychologie, obtient comme celui-ci une chaire au Collège de France, la psychologie reste à l’université dans le giron de la philosophie.

Mais à partir des années 1950, un personnage clé, sur lequel on s’arrête tant son destin reflète celui de la psychologie, a réussi là où les précédents avaient échoué : Paul Fraisse.

D’abord personnaliste et proche du philosophe Emmanuel Mounier, responsable avec lui des destinées de la revue Esprit, Fraisse usa de ses accointances pour obtenir les soutiens qui firent advenir une psychologie autonome.

Mais il était trop tard pour que la psychologie académique française

soit confrontée à son objet fondamental et capable enfin d’en rendre compte

La psychologie est-elle un remède et/ou l'expression d'une crise ?


Le psychiatre...

... est médecin et s'est spécialisé dans les troubles psychiatriques. 

Habilité à prescrire, il intervient quand un encadrement médical devient nécessaire (dépression grave, troubles du sommeil importants, deuils complexes, etc.)

Il est parfois/souvent psychothérapeute, également formé à la psychologie, mais pas toujours.

 

Il pose le diagnostic, met en place une médication à domicile ou dans le cadre d'une hospitalisation, pratique des soins au cabinet selon la ou les méthodes dont il est dépositaire.

 

Je défends la conviction que la personne en demande d'aide, le praticien en charge de la psychothérapie et le médecin peuvent fonctionner harmonieusement en trio.


Le psychanalyste...

... pratique la cure analytique par la parole, dans une investigation volontaire de l'inconscient personnel du patient, voire collectif.

 

Le cadre peut varier entre les différentes écoles (avec ou peu d'échanges, bureau, divan... )

 

Pour devenir psychanalyste, il convient d'être reconnu par ses pairs à l'issue d'une analyse (8/10 ans) et de travailler en supervision avec d'autres psychanalystes.

 

Ci-contre, le divan de Sigmund Freud à Vienne

 

 

Pour l'analysant, (celui qui demande l'analyse), c'est un engagement fort, probablement pour plusieurs années : se sentir en confiance avec le psychanalyste me paraît essentiel.


Le psychothérapeute...

... accompagne des personnes souffrant de troubles psychologiques.

 

La loi "Accoyer" réserve ce terme aux seuls psychologues, psychiatres et médecins.

Ils doivent pour cela être eux aussi spécifiquement formés dans une école de psychothérapie agréée après leur premier diplôme.

 

Les différentes familles de la psychothérapie reposent sur des approches théoriques diverses (et parfois antagonistes).

 

De nombreuses formes de psychothérapies existent donc et s'adaptent en fonction de :

- la personne (enfant, adulte),

- du type et de la sévérité du trouble,

- du contexte d'intervention

- la personne qu'est le thérapeute et de ses valeurs.

 

La plupart repose sur l'établissement d'une relation interpersonnelle entre le patient et le praticien dans le cadre d'un contrat explicite de soin.

 

La psychothérapie se distingue en cela des pratiques d'accompagnement

de l'individu sain comme le "coaching" ou le "développement personnel".

 

En France, depuis les années 90, la réglementation de l'exercice des psychothérapeutes

a fait l'objet d'intenses débats qui ont abouti à la création du titre de psychopraticien

(et à la mise en place des conditions nécessaires et suffisantes pour réglementer l'accès à cette profession.)

 


Le psychopraticien

 

... peut-être comparé à un guide de haute-montagne.

Grâce à son expérience de terrain, il peut partager avec vous différents savoir-faire, mais surtout son "savoir-être" lorsque vous venez à manquer d'air. 

 

"Quand un homme a faim, mieux vaut lui enseigner à pêcher que lui donner un poisson."

                                                                                                                                                               (Proverbe chinois)

 

Ad augusta per angusta

Les termes récents "psychopraticien" et "praticien de la relation d'aide" (voir plus bas) ont été choisis par l'ensemble des fédérations représentant la psychothérapie : 

FF2PAFFOPSNPPsyPSYGPsy en Mouvement

 

Ils désignent et clarifient les métiers succédant à l'ancienne appellation "psychothérapeute" et impliquent nécessairement le respect du code de déontologie des praticiens de la psychothérapie.

 

 

Un psychopraticien est formé rigoureusement en termes de théorie comme en termes de pratique : Licence 3 ans + 4/5 ans d'école + analyse personnelle longue + pratique + supervision et actualisation des connaissances en formation continue.

 

Il est ainsi "au clair avec son ombre" (c'est préférable !), idéalement titulaire d'un Diplôme d'Etat en sciences humaines (anthropologie, psychologie, philosophie, sociologie ou équivalent) et sérieusement formé à accompagner les difficultés "humaines" dans une école agréée par la Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse.

 

Son rôle n'est ni de vous évaluer, ni de juger d'une performance.

 

Je suis présente à vos côtés pas à pas pour faciliter votre chemin vers plus d'autonomie, d'équilibre et de bien-être, valorise votre propre expériencevous aide à trouver votre cap,  à repérer les obstacles, à développer de nouvelles capacités, à débroussailler votre route et vous accompagne le temps nécessaire - incluant parfois des pauses -  pour que vous puissiez trouver vos propres réponses, votre propre voie à votre rythme particulier. 

 

Cette psychothérapie humanisterelationnelle, existentielle,

est celle que je pratique.

 

Dans cette optique, votre sherpa vous accompagne dans votre quête d'un devenir désirable et dans vos difficultés à être ici et maintenant en relation avec vous-même, les autres, le mondeet ce, aux seuls moyens de "qui il est", c'est à dire de son vécu (travaillé) au service des méthodes dont il est le dépositaire.

 

Il mène des entretiens cliniques souvent non-directifs et "à mains nues", par opposition à la clinique "armée" impliquant tests, questionnaires et outils divers (Colette Chiland, L'entretien clinique.)

Il peut néanmoins, à votre demande, partager les outils dont il a connaissance.

 

Ces entretiens ont lieu en face à face et en présentiel.

 

Je ne pratique pas la thérapie "en visio".

 

 

Comme le psychologue, le psychopraticien peut vous orienter vers un confrère du "monde psy" en fonction de votre besoin et uniquement sur votre accord, entrer en relation avec un autre praticien que vous consultez déjà.

 

Une rencontre est toujours possible. 

 

                                                                                                        La rencontre - Toinon Folqué

 


Le(s) praticien(s) de la relation d'aide et les autres...

Au fil de ma pratique et de mes relations avec mes pairs, j'ai d'abord distingué le psychopraticien et le praticien de la relation d'aide par la durée et les critères de validation de leurs formations respectives.

Aucun de ces deux titres n'étant protégé aujourd'hui en France, ils relèvent tous les deux des "pratiques à l'usage non réglementé". 

Les praticiens qui n'ont pas validé de parcours universitaire, sont les "Praticiens de la relation d'aide" (Certificat en 2 ans.)

Ils peuvent être initiés à diverses approches et avoir développé de fines compétences dans différents domaines.

 

Ici le modèle holistique illustré par l'institut Cassiopée : relation d'aide, art-thérapie, massages du monde...

Ici, le fonctionnement d'ACP France, etc. 

Il y en a sans doute pour tous les goûts (ou presque).

 

Il s'agit en premier lieu de bien distinguer relation d'aide et soin bien-être en fonction de vos besoins et de vos envies puis de vous assurer que le praticien que vous choisirez sait lui aussi faire la différence !

 

De nombreux centres de formation donnent le titre de Praticien pour la première année et de Maître praticien pour la validation de la deuxième.

Cette dénomination implique une asymétrie forte remarquable.

 

D'abord, ne pas nuire.

(Ambroise Paré)

 

Même s'ils ne pratiquent pas tous l'Approche Centrée sur la Personne (voir article suivant), la direction thérapeutique des praticiens de la relation d'aide, comme celle des psychopraticiens, est issue du travail du psychologue américain Carl Rogers : 

 

"Une écoute active menée via des entretiens non-directifs,

qui s'inscrivent dans le cadre d'une relation basée sur la confiance."

 

***

 

Le flou (la zone d'ombre) dans la Loi Française est que les praticiens de la Relation d'Aide ne sont pas officiellement habilités à pratiquer la psychothérapie à cause ou grâce à la loi Accoyer et beaucoup s'emmêlent les pinceaux dans ce flou artistique.

 

Qu'est-ce qui soigne aujourd'hui ?

 

Comment faire le tri entre le bon grain et l'ivraie ?

 

 ***


Le praticien peut donc accompagner les demandes de développement personnel et/ou les questions existentielles et est souvent sollicité pour les maux normaux de la vie quotidienne : manque de confiance en soi, anxiété, difficultés familiales, amoureuses ou sur le lieu de travail, accompagnement d'un parcours de santé, souffrances dues à la maladie d'un proche, deuils, etc.

 

Il a normalement (au sens moral) reçu une formation pluridisciplinaire pour se bâtir une culture solide des différentes approches thérapeutiques et donc, des différentes professions à qui vous adresser s'il le juge nécessaire.

 

Il n'est donc ni obligatoire par la loi ni facultatif en terme d'éthique que ce praticien soit passé lui-même par une psychothérapie personnelle approfondie. Il est incontournable qu'il soit régulièrement supervisé le temps... suffisant à ce sujet !

 

 Si vous ne savez pas où aller ni que choisir, commencez peut-être par là ? FF2P 

 

"La carte n'est pas le territoire !"

A. Korzybski

 


Cela va sans le dire... mais cela va mieux en le disant !

 

 

Il est donc possible, et je le déplore, de s'autoproclamer indifféremment maître thérapeute, coach, psychopraticien ou praticien de la relation d'aide sans répondre aux critères en vigueur. Une certaine vigilance est donc de mise : n'hésitez pas à poser clairement la question à la personne que vous consultez.

 

Vous êtes en droit d'obtenir des réponses claires et transparentes sur son parcours.

 

Nous savons tous qu'il existe des charlatans formés de bric et de broc, qui profitent de la méconnaissance du grand public. La loi Accoyer (2004, 2010) n'a pas réduit ces risques, il faut bien l'admettre aujourd'hui. Elle a néanmoins permis de se poser d'autres questions...

 

Je considère ces débats comme l'inévitable revers de médaille à la liberté dont nous disposons d'avoir des pratiques libres et potentiellement innovantes.

  

Il peut donc s'avérer décisif de bien se renseigner et parfois, de rencontrer plusieurs professionnels avant de pouvoir choisir la personne qui vous accompagnera.

 

Fiez-vous à votre flair !

 

Votre expérience subjective de soulagement est au final, LE critère à observer.